•        Présidentielle 2011

    Urgent : un décret présidentiel convoque le corps électoral pour le 9 octobre.

    La chaîne de télévision publique camerounaise CRTV a publié un décret du chef de l’Etat Camerounais Paul Biya convoquant le corps électoral le 9 octobre pour élire le Président de la République Camerounaise.

     

     



    Plusieurs partis de l’opposition avaient réclamés le report de l’élection. Le principal parti de l’opposition SDF (Social Democratic Front) avait pendant longtemps appelé au boycott de l’élection avant de finalement appeler les camerounais à s’inscrire dans les listes électorales. Inscription prenant officielle fin le mardi 30 Août 2011.

    Cependant, le chef de l'Etat n'a toujours pas officiellement annoncé sa candidature à l'élection présidentielle. De même pour le chef du principal parti de l'opposition SDF.

     

     
    cameroun24.net 

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  • Cameroun - Emploi

     

    Les exclus des 25 000 emplois

     

    Ni les agents disposant déjà d’un matricule à la Fonction publique ni les travailleurs du secteur privé ne peuvent être recrutés.

     

     

     

     



    Les Camerounais disposant déjà d’un emploi ne devront pas faire partie des 25 000 personnes qui seront recrutées dans la Fonction publique.
    D’après les indications du ministre Emmanuel Bondé, les titulaires d’un matricule-solde dans l’administration publique, les salariés des établissements publics et les bénéficiaires d’un contrat de travail à durée indéterminée dans le secteur privé seront systématiquement exclus du processus.

    A ce niveau de l’opération, plus de 15 000 des postulants aux 25 000 emplois se retrouvent déjà dans cette situation. Il s’agit de 173 agents publics détenteurs d’un matricule-solde, de 160 agents publics en cours d’intégration et de 14 974 travailleurs immatriculés à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps). Le ministre de la Fonction publique, qui précise que l’opération «vise à réduire le chômage des jeunes et non à améliorer la situation professionnelle de ceux qui bénéficient déjà d’un emploi permanent», laisse entendre que la traque aux «mauvais» postulants s’est faite à travers le Sigipes, pour les agents de l’Etat, la Cnps et d’autres moyens qui n’ont pas été indiqués pour les travailleurs du secteur privé.
    Ces autres exclus du processus s’ajoutent aux 23 804 candidats dont les dossiers présentaient des anomalies diverses : les changements d’âge, substitution d’identité, double identité et usurpation de la nationalité camerounaise (7408), les dépassements d’âge (3153), les dépôts multiples (110) et les fiches de candidature mal remplies (13 133).

    Au total, 305 606 dossiers ont été déposés dans le cadre de cette opération de recrutement de 25 000 jeunes. Des listes de candidats présélectionnés aux postes d’enseignants de l’Enseignement supérieur, de chercheurs, de médecins généralistes et spécialistes et de chirurgiens dentistes ont été publiées les 1er et 5 août 2011. Mais il y a encore une étape avant le recrutement, qui est celle du dépôt de dossiers complets dans les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de l’Innovation.

    «S’agissant en particulier des postes de travail ouverts dans l’enseignement supérieur et la recherche, les candidats présélectionnés ne seront définitivement sélectionnés qu’après examen de leur dossier de recrutement par les organes compétents», affirme Emmanuel Bondé. Cette condition s’appuie notamment sur les décrets du 19 juillet 1993 portant statut spécial des personnels de l’enseignement supérieur et du 18 juillet 1980 portant statut des chercheurs.

    Les premières listes de présélectionnés ont en effet suscité de multiples réactions dans le milieu de l’enseignement supérieur surtout. Des candidats initialement sélectionnés ont même été par la suite exclus des listes. Et l’on continue d’attendre, sans une idée précise du chronogramme, la publication des listes de présélectionnés dans les autres secteurs concernés par ce recrutement de 25 000 jeunes.
     

    Jules Romuald Nkonlak | Le Jour Publié : Vendredi le 26 Aout 2011 06:14:56


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  • Cameroun : trois journaux publient une liste d’homosexuels présumés
    Un « outing » forcé de personnalités qui fait scandale

    Plusieurs personnalités camerounaises ont été classées dans trois journaux locaux comme étant homosexuelles. La Météo a amorcé l’outing il y a une dizaine de jours, L’Anecdote et Nouvelle Afrique ont suivi. Cette affaire, qui risque d’avoir des suites judiciaires, éclate dans un contexte général d’homophobie, notamment prêchée par les chefs religieux chrétiens ou musulmans.

    On ne parle plus que de ça. Il y a une dizaine de jours, le journal camerounais La Météo a publié dans ses colonnes une liste de personnalités qui sont, selon lui, homosexuelles. Un crime dans ce pays. Ces outings ont fait des émules, puisque L’Anecdote et Nouvelle Afrique ont aussi publié le nom de grands du Cameroun qui, d’après eux, « en sont ». Les listes, que nous n’avons pas pu nous procurer, ne seraient pas identiques. Mais il semble que les patronymes de ministres, de proches du Président Paul Biya, d’hommes d’affaires et autres artistes apparaissent. Résultat : les personnalités qui s’estiment diffamées pourraient porte plainte.

    Climat d’homophobie latente

    Au Cameroun, les homosexuels sont loin de vivre leurs relations au grand jour. Leur orientation sexuelle est en effet considérée comme un crime aux yeux de la loi, passable de lourdes peines. L’article 347 bis du code pénal stipule que toute personne reconnue coupable d’homosexualité encourt « un emprisonnement de six mois à cinq ans » et « une amende de 20 000 à 200 000 francs CFA » (environ de 30 à 305 euros). Si l’homosexualité est aussi mal vue, c’est que les Camerounais refusent de concevoir que cette sexualité puisse se pratiquer dans leur pays. « Ce n’est pas dans notre culture, pas dans nos mœurs », « c’est un truc d’Occidentaux », expliquent certains.

    L’affaire des outings éclate donc dans un climat d’homophobie latente. Une homophobie qui semble s’être radicalisée ces derniers mois. En mai dernier, une dizaine d’homosexuels présumés ont été arrêtés dans un bar de Yaoundé et détenus plusieurs mois sans procès. On ne sait pas s’ils ont enfin retrouvé l’air libre. Le 15 juillet à Douala, c’est un Britannique de 51 ans qui a été arrêté après avoir été retrouvé chez lui en compagnie d’un jeune homme majeur. « Le fils de l’ancien joueur de football Théophile Abega a égorgé en pleine classe un camarade d’origine burundaise, qui, selon la version officielle, lui faisait des avances. La presse a presque salué le geste », se souvient Stéphane, un gay de 30 ans qui a refusé de se jeter sur les journaux. Un climat qui a entraîné une psychose dans les lieux fréquentés par les gays et lesbiennes, qui craignaient à tout moment une descente de policiers ou de gendarmes. Car ceux qui réprouvent l’homosexualité pratiquent volontiers la délation et les autorités sont bien décidées à serrer la vis sur un « phénomène » qu’elles jugent malsain.

    Les journaux n’ont aucun regret

    Côté religieux, on ne fait pas plus de cadeaux. Lors de son homélie du 25 décembre, l’Archevêque de Yaoundé Victor Tonye Bakot a dénoncé les relations entre personnes du même sexe : « Je dois vous dire que l’homosexualité est un complot contre la famille et le mariage. Ne l’acceptons pas chez nous. Ce sont des moeurs contre nature (...) On expose gravement nos jeunes à cette perversion morale à cause du pouvoir de l’argent. Pour un poste de travail, une entrée dans une grande école, on contraint nos jeunes à l’homosexualité que l’on veut légaliser. (...) L’homosexualité est donc une perversion contre laquelle il nous faut lutter tous ». A l’occasion de la fête du mouton, le 10 janvier dernier, le cheik Ibrahim Mbombo a, pour sa part, dénoncé l’homosexualité et la pédophilie, qu’il juge « avilissantes ».

    Un contexte qui a facilité la publication des noms de personnalités du pays, même si le sérieux de l’enquête n’est pas avéré. Et que d’aucuns n’excluent pas que les politiciens se livrent une guerre larvée par journaux interposés... « Nous avons bénéficié d’un certain concours de circonstances qui nous a poussé à publier cette liste. Le contexte était favorable. Déjà dans la société, les gens en parlaient sous cape », a déclaré le rédacteur en chef de La Météo dans une interview accordée au Messager. Sans regret, il estime avoir fait son travail et se retranche derrière les droits de liberté d’expression et d’opinion de la Déclaration universelle des droits de l’Homme pour justifier son choix éditorial. « Nous naviguons dans le même sens que l’archevêque de Yaoundé, Mgr Victor Tonye Bakot, qui, dans son homélie du 25 décembre dernier, a qualifié le phénomène homosexuel d’infamie, de complot contre la famille et le mariage, de moeurs contre-nature que nous ne devons pas accepter chez nous », a justifié François Bikoro Obah, rédacteur en chef de L’Anecdote, qui assure à la Pana avoir « réuni toutes les preuves de ses écrits » et « fait actuellement oeuvre de salut public ». Les « Trois mousquetaires », comme on les surnomme dans certains médias, gardent donc le cap sur leur décision, en dépit des menaces.

    La presse soutient les « Trois mousquetaires »

    Certains journaux soutiennent plus ou moins le combat de leurs confrères. Dans son édito daté du 30 janvier, le rédacteur en chef du Quotidien Mutations explique que « pour le mal qu’elle peut engendrer dans notre pays et la déroute qu’elle constitue pour la jeunesse, le combat contre l’homosexualité mérite d’être mené ». Le Messager regrette pour sa part des défaillances professionnelles des journaux ayant publié un liste, des « journalistes » ayant, selon lui, fait du chantage à certains pour qu’ils leur donne de l’argent contre l’oubli de leur nom à la publication : « Cette façon spécieuse de travailler, on s’en doute, pourrait définitivement jeter l’opprobre sur une démarche professionnelle appréciable. Et l’effet escompté, à n’en point douter, risque de se diluer dans des querelles intestines. L’essentiel - démasquer des personnes en marge des bonnes mœurs et de la loi camerounaise sur l’homosexualité - serait alors oublié. Le séisme médiatique (sur l’actualité en rapport avec l’homosexualité) tant espéré ne serait alors qu’un coup d’épée dans l’eau. Pour le plus grand malheur des autorités morales en guerre contre cette déviance sexuelle. Les homos du Cameroun, quant à eux, tapis dans l’ombre, pourront continuer sans inquiétude leurs pratiques détestables ».

    Pour certains habitants, se fournir la publication des listes a été l’occasion de « vérifier ou infirmer » leurs soupçons. « On entendait des rumeurs : on a vu tel ministre sortir d’un hôtel avec untel. Mais c’est déclaré de façon ouverte, ça fait peur ! J’ai rencontré plusieurs filles lesbiennes et, pour moi, ce n’est pas aussi grave. En revanche, après toutes ces années, je n’arrive toujours pas à comprendre pour les hommes, à les imaginer l’un au-dessus de l’autre... », confie Jean. En attendant, les feuilles de choux se sont vendues comme des petits pains. On rapporte même des ruptures de stock. Les journaux ont même été photocopiés, se vendant à prix d’or. « Nous n’avons rien eu en terme de rentrée financière. Ce sont les revendeurs qui ont profité sur notre dos. Ils photocopient nos articles pour les revendre à 1 000, 1 500, 5 000 FCFA », ont expliqué, selon Le Messager, les patrons des trois journaux. Soit dans certains cas 10 fois le prix du journal.

    Pas la peine de compter sur la Maison des droits de l’Homme

    Le ministre délégué à la présidence de la République chargé des Relations avec les assemblées a envoyé un droit de réponse à L’Anecdote pour démentir l’homosexualité qu’on lui prête. Musicienne et journaliste Rosine Ebessa s’est, quant à elle, tournée vers l’Archevêque de Yaoundé, à qui elle a écrit son désespoir devant « ces accusations diffamatoires et dénigrantes qui ternissent [son] image à la fois auprès de [sa] famille, [ses] collègues et [ses] nombreux fans », rapporte Le Quotidien Mutations. Le ministre de la Communication a rabroué les journalistes, lundi, lors des ses vœux de nouvelle année.

    Le ministre de la Communication n’a pas mâché ses mots quant aux « dérives désespérantes » des journaux privés. Pierre Moukoko Mbonjo considère que publier une liste « n’est pas drôle et ne fait pas rire, surtout lorsque les mis en cause sont de hauts responsables de la République et que l’on ne dispose pas de preuves irréfutables. (...) Que l’on soit hétérosexuel ou homosexuel, l’acte sexuel se déroule dans un endroit intime, entre deux personnes, et même dans le cas d’un couple marié et hétérosexuel, seul leur statut et la naissance des enfants laissent présager des activités auxquelles peuvent se livrer ces deux personnes ». Pour le moment, aucune plainte n’aurait été déposée, même s’il n’est pas exclu que cela change dans les prochains jours. « La loi au Cameroun prévoit que dans un cas de diffamation, il appartient à la personne diffamée de saisir un tribunal. Jusqu’à présent, je n’ai pas eu connaissance d’une plainte déposée », assure un responsable du ministère de la Justice, qui estime qu’avec « le temps les choses vont se tasser ».

    Stéphane voit d’autres issues possibles. « On n’aura peut-être pas de chasse aux sorcières, mais la société va se radicaliser contre les homosexuels », estime le jeune homme gay. Et ce n’est pas la Maison des droits de l’Homme, bizarrement homophobe, qui leur viendra en aide si on les attaque. Lorsque nous lui avons demandé comment elle réagirait si un couple de femmes ou d’hommes lui demandait une assistance parce qu’il est persécuté, la directrice, Madeleine Afite, a déclaré : « En principe, s’ils sont poursuivis, nous demanderons l’application de la loi pour qu’ils comprennent que l’homosexualité n’est pas une bonne chose. Nous veillerons à ce qu’ils ne soient ni bastonnés, ni torturés et que les textes soient appliqués »...


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